GEORGES  GUETARY

 

 

Vrai nom : Lambros Worloou.

Né à Alexandrie (Egypte) le 8 février 1915.

Décédé à Mougins (Alpes-Maritimes) le 13 septembre 1997.

 

 

Avec Luis Mariano, à qui le showbiz voulu commercialement l'opposer, il fut l'un des princes de l'opérette. Guétary, en plus, avait le désir de s'américaniser.  Il y réussit fort bien puisqu'il se produisit avec succès à Londres dans l'opérette Bless the bride, de même qu'à Broadway avec Arms and the girls. Quatorze mois de succès à l'issue desquels la critique new-yorkaise l'encensa et le consacra meilleur chanteur d'opérettes.

 

Quant au cinéma, n'oublions pas que sa meilleure prestation reste celle auprès de Gene Kelly qui l'avait choisi pour l'inoubliable Un Américain à Paris, réalisé par Vincente Minnelli pour compte de la Metro-Goldwyn-Mayer.

 

Georges, encore Worloou, naît dans une famille grecque exilée en Egypte, où le père travaille péniblement dans des hangars à coton.

Lui trouvant des dispositions pour les chiffres, celui-ci décide de l'envoyer à Paris pour y suivre des études commerciales.

Il a 19 ans et son oncle Ianopoulo l'héberge.  Celui-ci accompagne au piano le violoniste Jacques Thibaud qui trouve un joli timbre de voix au jeune Lambros et lui conseille de se lancer dans le chant. Après tout, pourquoi pas ?  Georges suit les cours de chant de Ninon Vallin tout en suivant ceux de comédie dispensés par René Simon.

 

Trois ans s'écoulent et il se produit avec l'orchestre de Jo Bouillon, futur mari de Joséphine Baker.

Ensuite, remarqué par Mistinguett, celle-ci l'engage pour être un de ses boys au Casino de Paris.

Hélas, la guerre éclate et Georges se retrouve comme maître d'hôtel à Toulouse !

Par bonheur, l'accordéoniste Fredo Gardoni fréquente le restaurant, ramène Georges à Paris et le fait signer un contrat avec Pathé-Marconi.

Dès lors, tout se précipite, la consécration vient immédiatement avec "Robin des Bois", une chanson écrite par Francis Lopez.  Un succès populaire qui l'amène sur la scène de l'Alhambra.

Pour la circonstance et pour avoir passé plusieurs vacances avec son oncle à Guéthary, il prend le nom de la cité balnéaire basque en enlevant le "h"...  Clin d'œil sans doute malicieux à André Dassary, natif de la région, pour lequel il éprouve beaucoup de sympathie.

Quant au prénom, il emprunte celui de son père et Lambros devient donc Georges.

 

L'œil de velours, la voix chaude légèrement teintée d'exotisme, il vole de succès en succès, notamment grâce à Francis Lopez qui lui offre quelques-unes de ses meilleures opérettes dont l'inusable La route fleurie qu'il joue plus de 1.500 fois avec Bourvil et Annie Cordy.

Parmi les autres, citons Pacifique, La polka des lampions, Pour Don Carlos, Monsieur Carnaval, etc.

 

En janvier 1955, il épouse la productrice de télévision Janine Guyon qui lui donnera deux enfants : François et Hélène.

 

En 1996, il effectue un ultime tour de chant à Bobino.  Façon à lui de fêter ses alertes 80 ans !

Il décède dans une clinique de la Côte d'Azur, une région qu'il affectionnait puisque depuis longtemps il se partageait entre sa villa de Cannes et son domicile de Vaucresson dans la banlieue parisienne.

 

FILMOGRAPHIE

 

1938  Quand le coeur chante, moyen métrage de Bernard-Roland, participation.

1940  Monsieur Hector, de Maurice Cammage, simple apparition.

1942  La femme perdue, de Jean Choux, avec Renée Saint-Cyr.

          L'inévitable Monsieur Dubois, de Pierre Billon, voix, chanson uniquement.

1943  Moulins d'hier et d'aujourd'hui, court métrage de Serge Griboff, voix, chanson uniquement.

1944  Le cavalier noir, de Gilles Grangier, avec Mila Parély.

1945  Trente et quarante, de Gilles Grangier, avec Martine Carol.

1946  Les aventures de Casanova, de Jean Boyer, avec Jacqueline Gauthier.

1948  Jo la romance, de Gilles Grangier, avec Ginette Leclerc.

1949  Amour et Cie, de Gilles Grangier, avec Gaby Sylvia.

1950  An American in Paris / Un Américain à Paris, de Vincente Minnelli, avec Gene Kelly.

1951  Paris chante toujours, de Pierre Montazel, participation chantante.

          Une fille sur la route, de Jean Stelli, avec Liliane Bert.

1952  Plume au vent / Pluma al viento, de Louis Cuny et Ramon Torrado, avec Carmen Sevilla.

1953  La route du bonheur / Saluti e baci, de Maurice Labro et Giorgio Simonelli, participation

          chantante.

          A vos ordres Ernestine / Les tribulations de Monsieur de Biche, de Marc Maillaraky, avec

          Luce Jolet (film belge, inédit).

1954  Der Zigeunerbaron / Le baron tzigane, d'Arthur Maria Rabenalt, avec Margit Saad.

1955  Die drei von der Tankstelle / Le chemin du paradis, de Hans Wollf et Willi Forst, avec

          Christine Carrère.

1956  Une nuit aux Baléares, de Paul Mesnier, avec Claude Bessy.

          Vergiss wenn Du kannst, de Hans H. König, participation chantante.

1957  Liebe ist ja nur ein Märchen / Amour, tango, mandoline / On aime qu'une fois, d'Arthur Maria

          Rabenalt, avec Claude Farell.

          C'est arrivé à 36 chandelles, de Henri Diamant-Berger, avec Jean Nohain.

1976  That's Entertainment, Part II, film de montage.

1995  Somnia ou le voyage en Hypnopompia, court métrage de Hélène Guétary.

 

© Yvan FOUCART – Dictionnaire des Comédiens Français disparus.